Emmanuelle Cabot
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Le prix de la meilleure « maman Montessori »

Le prix de la meilleure « maman Montessori ». Moi, j’aurais bien aimé le gagner à un moment ce prix mais j’en suis bien revenue car je l’ai un peu payé.
Vous n’avez pas l’impression que se livre, consciemment ou non, un combat sans merci entre mamans sur internet en particulier sur Facebook ? Moi, c’est ce que j’ai ressenti et je me suis même un peu laissée prendre au jeu. On a frôlé la catastrophe. Je vous raconte.

Comme bon nombre de parents, nous avons découvert la pédagogie Montessori il y a presque 4 ans. Au début, nous avions seulement lu des ouvrages de vulgarisation sur le sujet. Avec Gaël, nous avons été emballés par cette pédagogie qui met le monde à la portée de l’enfant afin qu’il ne s’y sente pas étranger et puisse être le plus autonome possible.

Nous avons installé son matelas par terre afin qu’il puisse y monter et en descendre seul sans être emprisonné dans une cage à barreaux de laquelle il ne peut sortir sans notre bon vouloir. Nous avons installé un meuble bas dans lequel sont rangés ses jouets peu nombreux, esthétiques, accessibles et bien présentés. Nous avons rapidement installé un roulement de livres et jouets afin qu’il ne soit pas noyé dans un tas d’objets dont il se lasserait vite. Nous étions en motricité libre, c’est à dire qu’il pouvait se déplacer librement sans être attaché dans un transat, enfermé dans un lit à barreaux, un parc, il pouvait se balader comme il voulait. Nous avons pris soin de sécuriser la maison. La diversification menée par l’enfant nous a semblé être dans la logique de la pédagogie en le laissant piocher dans nos assiettes, mettre à sa bouche, manger ce qu’il voulait à son rythme et en toute autonomie. Tout était cohérent avec le fameux« apprends-moi à faire seul ». Quand il a commencé à marcher, nous avons accroché des ficelles sur les poignées des portes afin qu’il puisse tirer dessus et entrer et sortir de lui même des pièces. Nous avons installé des lampes de chevet à sa hauteur un peu partout afin qu’il puisse s’éclairer  et posé une petite bassine d’eau sur un tabouret dans la salle de bain pour qu’il puisse se laver les mains. Nous faisions à manger avec lui afin qu’il puisse pétrir, toucher les matières… Victor avait des fruits, une petite cruche en verre remplie d’eau et un petit verre à sa disposition dans la cuisine.

Nous avons pris un plaisir fou à le regarder faire des efforts et faire preuve de concentration dans tout ce qu’il faisait. Nous étions là, ici et maintenant, conscients que nous étions témoins de quelque chose de grand. Avec la pédagogie Montessori mieux vaut ne pas être maniaque et cela nécessite beaucoup de patience. Je me souviens de cette balade en forêt d’une heure pendant laquelle nous avons fait, à tout casser, 5 mètres tellement Victor était fasciné par tous ce qu’il voyait et touchait. La pédagogie était un art de vivre très simple et respectueux des rythmes de l’enfant dans laquelle nous étions à son niveau, ce qui demande d’ailleurs plus d’effort que de le regarder de haut et de lui imposer notre rythme.

Puis je me suis inscrite sur différents groupes Facebook destinés aux mamans qui vivent la pédagogie au quotidien avec leurs enfants. Et c’est là que je me suis sentie un peu dépassée. Parce que la maman est vulnérable parfois, veut ce qu’il y a de mieux pour son enfant et a aussi la faiblesse de se comparer aux autres. Et de la pédagogie Montessori est sortie cette sorte de monstre qui pousse à la compétition et la surconsommation.

Tout d’abord il y a eu la grande mode de la fameuse tour d’observation que toutes les « mamans Montessori » dignes de ce nom devaient avoir. Si t’avais pas construit ta tour d’observation t’étais pas vraiment « IN » (ça se dit encore hein ? ^^^). Souvent, c’est le papa qui s’y colle, à croire que les mamans n’ont pas appris à faire seules, elles. L’élaboration de ce tabouret fortifié  nécessite souvent d’ailleurs un passage dans un magasin d’une grande enseigne suédoise. Pas complètement débile la tour d’observation, elle permet à l’enfant de travailler à hauteur de table ou plan de travail sans risque de tomber. Sauf que, comme tout d’enfant, Victor n’a jamais eu l’idée de se jeter en arrière dans le vide pour voir comment ça faisait de s’écraser sur le sol. Et les accidents ? Oui c’est vrai. Mais je me demande comment apprendre à les éviter si on est jamais en situation. Et la confiance en les capacités de l’enfant ? De récentes études ont démontré qu’il y a de nos jours plus d’accidents domestiques chez les enfants qu’il y a 50 ans. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont plus l’occasion de vivre des expériences, parce que nous, adultes, leur faisons penser que le monde est dangereux et leur faisons douter de leurs habilités. Les enfants sont prudents de nature, bien plus que nous le pensons. Moi même, je n’en ai pas été convaincue de suite. C’est l’expérience qui m’a démontré que j’avais tort d’avoir peur tout le temps. Mais j’avais été élevée comme ça…

Après la ribambelle de photos de tours d’observation postées sur les réseaux sociaux, dont j’étais sortie indemne, sont arrivés les « lits-cabanes ». Si t’as pas posté ta photo de lit-cabane (construite par papa souvent encore) t’es pas dans le coup là non plus. Avec une jolie guirlande lumineuse entourant l’armature s’il vous plaît. Ils sont jolis les lits-cabanes, c’est vrai. Mais sont-ils si importants ? Ils coûtent rapidement plus cher qu’un matelas posé au sol sur un petit sommier et Maria Montessori n’a rien à voir là dedans.

Je voudrais aussi parler des jouets en bois. Ils sont beaux, écolos et souvent onéreux. Beaucoup de mamans cherchent des « jouets Montessori ». Alors que d’une, ça n’existe pas le « petit train en bois Montessori » et de deux je pense que Maria Montessori a privilégié le bois car il était accessible financièrement au début du XXème siècle. Si elle avait pu utiliser du plastique recyclé non toxique et bien robuste elle l’aurait sûrement fait aussi.

Puis quand le bambin grandit, arrive l’étape du matériel didactique qui te fait transformer ton salon en ambiance 3-6 ans d’une école Montessori et te fait regretter de ne pas avoir d’action chez Montessori Store ou Tangram. On peut passer des heures à fabriquer du matériel (et cela revient d’ailleurs, et c’est désolant, souvent plus cher que l’achat) parce qu’il nous « faaaaauuut » les lettres rugueuses parce qu’on a vu la photo d’un enfant super concentré dessus. Un peu comme à Noël quand tu te rends compte qu’il fallait s’y prendre en mars pour mettre sous le sapin cet arc en ciel en bois qu’il nous « faaauuuut » toutes absolument sinon l’avenir de nos enfants est foutu. Oui, il a rien de Montessori cet arc en ciel coloré mais bon il est beau et en bois non ?

Dés qu’un nouveau coffret Nathan de la collection Montessori sort sur le marché, il nous le « faaaauuuut » absolument aussi. Enfin si comme moi tu n’as pas envie de vider les cartouches d’encre de ton imprimante pour fabriquer les cartes de nomenclature que tu devras ensuite plastifier (et donc acheter une plastifieuse et que là du coup le zéro déchet tu oublies). Et puis, au fond, tu te dis que cela sera plus facile de revendre le coffret Nathan que tes fiches maison.

Et puis nous les mamans, super contentes, on poste les photos de nos dernières acquisitions ou fabrications. Je l’ai fait aussi t’inquiète pas. Certaines trouvent ça super en les voyant, d’autres complexent, vident leurs comptes en banque en achetant ou fabriquant, tannent leur chéri de faire aussi bien que le chéri de l’inconnue qui a posté la photo Facebook et se ruinent en livre Balthazar (alors que le petit Pépin est un non sens de la pédagogie car n’ancre pas l’enfant dans la réalité). J’en ai aussi des livres Balthazar.

Mais le pire, c’est quand arrive le moment, où toute contente, tu présentes le matériel à ton enfant qui n’en a rien à carrer et que tu as juste envie de hurler : «  MAIS C’EST LA TOOUURRR ROOOSEEEUU  ! C’EST SUUUPPPEER IMPORTANT LA TOOUURR ROOOSEEUU ! TON AVENIIIIR EST FOOUUTUUUU SINOOON !!  » ( normalement tu arrives à te retenir de lui dire que ça t’a coûté une blinde ou que tu as passé les 15 derniers jours à la fabriquer). Et hop, parce qu’il a pitié de toi ton fils, et qu’il est quand même bien sympa,  il va la toucher deux secondes et tu as juste eu le temps de le prendre en photo et de la poster sur Instagram. Ouf ! Quitte à ce que ça coûte un bras autant faire illusion même si tu pleures devant ce matériel super cher qui dort dans ton salon. Se payer des vacances ça aurait été cool aussi quand même à la réflexion.

C’est à peu près ça qui m’est arrivé il y a un an. Je parle en connaissance de cause tu vois. J’ai pas été mieux. Moi quand j’ai enfin pu m’acheter THE TOUR ROSE (oui je dis m’acheter parce qu’arrive un moment cela fait plus plaisir à la mère qu’à l’enfant) bah Victor il m’a regardé avec de grand yeux hallucinés voulant dire « oui et ? » a bien senti mon enthousiasme et surtout mon empressement et s’est fendu d’un « ah oui ok maman j’ai compris ce que tu veux que je fasse » a empilé les cubes impeccablement et est sorti de la pièce. Il n’y a plus retouché. Enfin si une fois, en les posant de façon aléatoire l’air complètement blasé pour me faire plaisir je pense. Je n’ai jamais pu savoir si vraiment il n’y voyait aucun intérêt ou si je l’avais dégouté. J’ai eu super honte de moi. Parce que je n’avais même pas pris en compte SA PÉRIODE SENSIBLE A LUI. J’avais passé moins de temps à le regarder lui que les albums des groupes Facebook et blogs de supers mamans qui avaient tellement l’air de mieux gérer que moi. J’étais tellement happée par ces avalanches de trucs à avoir ou fabriquer que j’en ai oublié une chose. Mon enfant. Ce dont il avait vraiment besoin.

Lorsque nous lisons un post concernant un enfant qui fait une activité, nous n’avons pas besoin de courir acheter le livre en question ou le matériel car il ne s’agit pas de notre enfant à nous.

Du matériel didactique, il y en a encore à la maison. J’ai lu avec attention certains livres écrits par Maria Montessori. J’ai appris les leçons en trois temps et à bien présenter le matériel que Victor va chercher lui même par intérêt sur le beau meuble en bois que Gaël a fabriqué à cet effet (je te raconte pas comme ça m’a démangé de pas poster la photo sur Facebook ! Ah si, je l’ai fait en fait…)  Si Victor délaisse quelque temps les chiffres rugueux par exemple (il adoooore les chiffres) ce n’est pas grave, il y reviendra plus tard. Et si nous n’avons pas tout le « catalogue » ce n’est pas la fin du monde car ce n’est plus, à mon sens, ce qu’il y a de plus important.

Ce dont Victor a le plus besoin c’est d’avoir des parents présents lorsqu’ils sont avec lui, à l’écoute, patients, qui ont confiance en lui. Des parents qui prennent le temps de décrire avec lui son dernier dessin au lieu de lancer un « c’est splendide mon chéri ! » en y jetant un bref coup d’œil qu’il traduira par un «  maman ne s’intéresse pas à moi » ou « je suis juste génial mais seul compte le regard que porte mes parents sur ce que je fais, pas ce que j’en pense moi ». Des parents qui essaient d’avoir le réflexe de lui poser des questions ouvertes et non fermées comme « comment te sens-tu » et non «  ça va ? » de façon à ce qu’il puisse exprimer ses émotions. Des parents qui se retiennent de lui dire « tu vas tomber » qui va résulter 90 % du temps par une chute et préfèrent dire « j’ai peur que tu » ou « j’ai besoin de ». En ne lui demandant jamais « pourquoi tu pleures » qui est vécu un peu comme une accusation mais en nommant ses émotions et l’aidant à décrire ce qu’il se passe. En ne lui disant pas «  calme toi ! » le truc débile que l’on fait tous et dont il n’est pas capable seul et que nous détesterions que l’on nous dise si notre cerveau était en crise aussi. Des parents qui acceptent l’idée qu’il n’ait pas vraiment faim à table, à l’heure que nous avons décidé nous, et se relève (alors que l’on croit qu’il dort et que l’on commençait notre soirée de parents mince alors !) en disant qu’il a envie de manger quelque chose même si « officiellement » c’est plus l’heure. Parce que ce n’est pas un robot et qu’il a droit lui aussi d’avoir faim quand il a faim car nous adultes grignotons tranquillement le soir aussi. Des parents qui ont à cœur de le considérer comme un individu et qui ne font pas preuve d’adultisme, de le laisser être un enfant qui a le droit d’être ce qu’il est, sereinement.

D’ailleurs vous avez remarqué le nombre de mamans se targuant que leur enfant est forcément « précoce » ou haut potentiel intellectuel (HPI) sur les réseaux sociaux ? Avec la pédagogie Montessori on s’est rendu compte que l’enfant POUVAIT apprendre à lire avant les fameux 6 ans décrétés par l’Éducation nationale et non pas qu’il DEVAIT apprendre à lire à 4 ans. Les gros titres de la presse concernant le travail de Céline Alvarez n’ont pas fait que du bien à mon avis. Si un enfant sait lire à 4 ans, cela ne fait pas forcément de lui un génie, c’est juste que, celui là, s’y intéresse. Un autre aura peut-être cette envie plus tard, en attendant, il aura développé autre chose. Quand je vois toutes ces mamans comparant les « progrès » de leur enfant, faisant, malgré elles, douter les autres, je me dis qu’il y a quelque chose de perverti qui ne rend service à personne et surtout pas aux enfants.

« Moi il compte jusqu’à 10 »

« moi il compte la racine carré de pi »

« moi jusqu’à 90 mais connait ses tables bien entendu »

« moi… »

Inutile de dire que la mère dont l’enfant compte jusqu’à 3, ou pas du tout, ose rarement ajouter un commentaire et se tourne vers son enfant l’air perplexe ou inquiet…

Pour toutes ces raisons, le prix de la meilleure maman Montessori je n’en veux plus. D’ailleurs, le prix de la meilleure maman non plus. Car en pensant à ma gloire de maman, je l’oublie, lui, ce petit être, adulte en devenir, qui a juste besoin d’être accompagné en tout liberté.

Alors écoutons-nous

Maman à l’ouest qui avoue avoir un peu parfois perdu le nord

J'accompagne les femmes pour qu'elles deviennent les mères dont leur enfant a besoin

69 Comments

  • Véronique

    J’adore ! Ce que vous écrivez est tellement juste ! Votre article devrait figurer au-dessus des têtes de gondole montessori qui se multiplient, en chapeau des pages facebook, blogs et autres sites dédiés aux parents montessori… Merci !

    • Sarah Gabriel

      Je pense qu’il faut également savoir faire le tri sur ce qui se dit sur tous les sites Montessori etc.. bcp de gens ne s’y connaissent pas vraiment et poussent les autres à faire des erreurs et à introduire certains enseignements bcp trop tôt sans respecter le rythme de l’enfant. On est pas la pour éblouir la galerie. Les maths ne devraient pas être introduits avant l’âge de 4 ans. Bcp de choses peuvent être faites à la maison sur au niveau de la vie pratique qui est peut être l’enseignement le plus important jusqu’à l’âge de 3 ans. Aucuns chiffres, lettres etc ne devraient être introduits avant l’âge de trois ans. On n’est pas obligé d’avoir cette fameuse tour un tabouret suffit, comme ça on apprend également l’enfant a très prudent. Et je suis d’accord, à force de vouloir trop bien faire parfois on oublie l’essentiel: le bonheur d’être ensemble.

  • Roseline

    A reblogué ceci sur ROSELINE – My chinese life.et a ajouté:
    Enfin un article qui répond à toutes les questions que je me pose depuis quelques temps… Ces photos sur les groupes FB et les critiques qui affluent plus vite que les « like »… MERCI Q cette maman de mettre des mots sur ma pensée, réduite à celle de professeur des écoles pour le moment. Mais je suis sûre que moi aussi je serai fière de mon enfant, sans pour autant avoir le privilège de lui offrir tout l’attirail Montessori… N’oublions pas que ce nom n’est pas une marque déposée et donc que tout un chacun peut se proclamer école ou bien jouet Montessori.
    Tous mes vœux à cette fantastique maman et à son enfant pour la suite, ainsi qu’au mari bricoleur !

  • Aude

    Merci beaucoup ça fait du bien de lire ça. .. cela remet les idées en place … vous avez tellement raison on en oublis l’essentiel. .. et je me rend compte que j’étais entrain de me faire grignoter petit à petit dans cette torpeur

  • Sophie

    Merci pour cet article! Il me déculpabilise!😁 Mes 3 premiers n’ont pas été nourris à la « méthode Montessori » (pas à la mode encore) et je me posais des tas de questions pour mon petit dernier de 3 ans tout en me disant que certaines personnes se prenaient beaucoup la tête!
    Du coup je fais à ma façon et j’ai l’impression que ça lui convient bien!😜
    Il a l’air bien dans ses baskets et ca c’est précieux!
    Merci encore donc.

    • famillealouest

      Merci Sophie 🙂 Nous pensons que la pédagogie Montessori a un réel intérêt, que c’est avant tout une philosophie de vie qui peut apporter beaucoup à l’enfant et la famille mais que ce n’est pas une doctrine consumériste. Des parents bien dans leurs baskets, c’est précieux aussi pour toute la famille !

  • Lydie

    Super article.
    Je me suis reconnue (je sais pas si c’est bien ou pas)
    Matelas au sol, tour de contrôle. Je me suis arrêtée la ! Ah non aussi les groupes Facebook.m mais sans publication je prends juste quelques idées !

  • Vanessa Castelao

    Bravo. Merci de le dire
    A croire que les gens ne recherchent que les « labels » pour le moindre jouet (qui n’existent pas), voire les diplômes officiels pour ceux qui se permettent de transmettre cette philosophie (et d’ailleurs d’autres pédagogies)
    Je dis ça car nous animons des ateliers gratuits d’échanges et nous avons déjà eu la réflexion

  • Caroline

    J’aime, je me retrouve dans votre témoignage, vraiment !!!
    Il est vrai que j’ai certain matériel, surtout du fait maison, et que certains de mes enfants ont ou utilisent toujours, principalement le plus jeune. Mais aussi les enfants que je gardent, mais je ne me revendique pas « Montessori », j’informe tout simplement les parents que je favorise la motricité libre, l’autonomie des enfants, la bienveillance et que je propose en fonction de la demande des enfants des activités Montessori, principalement de la vie pratique.
    C’est surtout une philosophie de vie, et cela ne doit pas devenir une course à mon enfant est le meilleur…
    En tout cas merci pour votre partage, j’adore !!!

  • chutmamanlit

    Merci pour cet article qui laisse à réfléchir !

    Globalement, je suis d’accord avec toi. C’est super sympa de rejoindre des communautés qui partagent les mêmes valeurs que nous, mais, très vite on peut déchanter. Parfois, toute demi mesure disparaît, les préceptes sont répétés sans plus aucun contexte : « Le transat, c’est le mal » sur les groupes de ML, « Il ne faut JAMAIS JAMAIS donner de purée » sur les groupes de DME, « Comment ? Tu lui as fait faire de la peinture sans lui présenter les couleurs séparement ?! » chez les parents qui appliquent Montessori à la lettre. Et dans tout ça, le contexte, les spécificités de chacun (enfants, parents) sont complètement oubliés.

    Pour autant, je trouve la fin de ton article contradictoire avec le début : on dirait presque une parodie de la communauté de parents bienveillants. « Il ne faut jamais féliciter son enfant ». « Il ne faut pas poser des questions fermés. » « Il ne faut pas dire pourquoi ». « Il ne faut jamais dire non mais stop. » « Il faut ceci. » « Il faut cela. ». Et puis quoi ? Si l’on oublie, le prix de parent bienveillant nous est retiré ?

    Mais je ne dis pas ça comme un reproche, et pour cause : je ne suis pas toute blanche moi même ! (Il suffit de lire mes derniers articles : j’ai réussi à écrire un pavé sur « faut-il ou non féliciter son enfant »). Non, c’est plutôt une réflexion à voix haute pour nous (les parents investis dans ces communautés) inviter à prendre du recul.

    L’important est de s’éduquer, de savoir se remettre en question mais aussi de lâcher prise sur certains points, choisir de ne pas appliquer certaines choses. En fonction de notre propre vécu, tous les conseils que l’on peut lire vont raisonner d’une manière différente en nous, et certains nous parler plus que d’autres.0

    Mais évidemment, tout cela est plus facile à dire qu’à faire ! Appliquer « bêtement » des conseils donne aussi l’impression qu’on maîtrise vaguement la situation, alors forcément, c’est tentant 😀

  • famillealouest

    Merci pour ton commentaire 🙂
    Je trouve qu’il interroge vraiment l’effet miroir. J’ai relu du coup mon article pour y trouver ce discours un peu injonctif et parodique dont tu parles. Il est bien précisé ce « ce dont Victor a besoin.. » « de parents (en l’occurrence son père et moi) qui essaient » etc. C’est à dire des choses qui répondaient aux besoins de NOTRE fils et dont l’impact sur son développement nous a semblé important au regard de SA sensibilité et de NOTRE capacité ;-). A aucun moment il n’est question de conseils à suivre en terme de bienveillance, en tous cas pas volontairement, d’ailleurs la liste aurait été plus longue.
    Il est vrai que j’ai voulu mettre en exergue que la bienveillance et l’attention portée à son enfant prévalent, à notre sens, sur les « préceptes » (pour reprendre ton expression que je trouve très juste) et que la seule chose sur laquelle nous ne transigeons pas est la non violence éducative. Je comprends que cela ait pu être perçu autrement. C’est pour cela qu’au même titre que les photos d’enfants que l’on voit, lorsqu’on lit le blog d’une famille parlant de sa vie et de son enfant, il ne faut pas perdre de vue qu’il ne s’agit pas de nous 🙂 C’est bien dans ce but que nous concluons toujours par « Écoutons-nous ».
    J’espère que les mamans qui ont pu partager ton sentiment seront plus détendues à la lecture de ma réponse !
    Je ne connais pas ton blog qui a l’air très intéressant, je vais y jeter un œil 😉

    Belle journée

  • Madame E.

    Mouahahah j’ai ri. Ca fait du bien un peu de bon sens.
    Je suis une mère (totalement imparfaite) de deux marmots, et prof des écoles.
    J’ai essentiellement mis en place des trucs pour mes classes (je suis en REP) parce que bon sang de bois, je me suis rendue compte que les gamins étaient vachement moins largués et vachement plus heureux en manipulant le matériel Montessori.
    Pour mes enfants, ça reste soft, au gré de leurs demandes, de leurs envies, de leurs inspirations du moment. Mon fils crevait d’envie d’apprendre à lire à 4 ans et demi, on s’est servi du matos, puis on l’a rangé le jour où ça ne l’a plus intéressé. Après ils voient bien tout le matériel que je fabrique au gré des besoins de mes élèves, ça suscite un élan de curiosité souvent, mais JAMAIS je ne les obligerai à quoi que ce soit. J’essaye par le biais de mon blog de simplifier la vie de ceux/celles qui veulent se mettre à fabriquer des trucs, mais j’essaye de ne pas être dans la surenchère, la surconsommation.
    Au fait à la maison, on n’a ni la tour rose, ni la tour d’observation (et pas l’intention d’acquérir ni l’une ni l’autre), et tout va bien pour nous ^^

  • Myriam

    Je trouve aussi qu’à trop vouloir être « parfait », on oublie « d’être » tout simplement… et on impose une pression énorme à nos enfants, qui « se doivent » d’être les plus performants, les plus autonomes, les plus débrouillards….(ben oui, avec tout ce qu’on fait pour eux, quand même !!!)
    Merci pour ce partage !

  • Elise

    Bonjour,

    Cet article a été beaucoup partagé sur les groupes Montessori, souvent mal interprété car si vous reconnaissez que c’est vous même qui vous êtes mise la pression, beaucoup s’imagine que cela vient des groupes fbk ou autre.. Ma question est la suivante: ne pensez vous pas que vous extrapolez votre vécu? Car pour ma part je suis contente de trouver des idées et je ne le prend jamais comme un défi ou un dictat. Si j’aime et que j’ai envie j’applique, sinon personne ne viendra vérifier. Je trouve cela un peu méprisant pour les mamans qui n’ont pas la même manière de fonctionner que vous et à vouloir critiquer le « sectarisme » de cet pédagogie vous êtes a votre tour très sectaire, ne pensez vous pas? Ne peut-on pas donner des idées et des conseils sans que cela soit vu comme une critique? Parce que c’est pourtant ce que fait Maria Montessori il me semble, donner des conseils… Bonne journée

    • famillealouest

      Bonjour Elise,

      J’ai hésité à répondre tout de suite à votre commentaire et j’ai finalement attendu. C’est compliqué pour moi de répondre à quelque chose qui me semble à des années lumières de ce que j’ai écrit. J’ai ressenti aussi de l’animosité et cela m’a peiné. Cela m’a peiné que vous ayez aussi peu compris mon propos et je me suis dit que si c’était votre cas, cela devait être aussi celui d’autres mamans et je dois en être en parti responsable puisque c’est moi qui ai écrit l’article. C’est compliqué pour moi de me défendre de choses que je n’ai ni écrites ni pensées. Cet article parle de mon expérience de maman, je ne critique pas le « sectarisme » de la pédagogie Montessori (pour reprendre vos propos) puisque je parle simplement des dérives des réseaux sociaux sur le sujet et de l’influence qu’ils peuvent avoir sur des mamans vulnérables comme je l’ai été. Ils sont supers ces groupes mais il manque parfois quelque chose qui me semble terriblement important : la bienveillance et l’indulgence envers les autres et envers soit même. J’en veux pour preuve toutes ces mères qui quittent les groupes disant s’y sentir mal. J’en veux pour preuve tous les partages de mon article par différentes mamans systématiquement supprimés des groupes Montessori et ce, sans aucune explication. A la question d’extrapoler un vécu, je ne peux vous répondre qu’une chose : j’ai parlé de mon vécu avec l’intuition que cela parlerait à d’autres mamans. A ce jour il a été lu près de 10.000 fois et j’ai reçu (commentaires du blog + page Facebook+ commentaires en dessous des liens sur différentes pages sur lesquelles il a été partagé + messages privés) plus de 50 messages de remerciements et de compliments, je pense que cela répond sans ambiguïté à cette question. Voilà Élise, j’espère avoir été suffisamment explicite cette fois pour illustrer mon propos et que vous avez les clés pour mieux comprendre ce qui a été vraiment dit et non, interprété.

      Belle journée à vous

  • nuvoli's

    Wouah BRAVO !BRAVO ET ENCORE BRAVO !! jai découvert il y a seulement un an la pédagogie Montessori. J’avoue être enthousiasmé par cette pédagogie car je me souviens d’avoir voulu apprendre à lire à 3ans et personne ne m’a aidé arrivé à l’âge de 6 ans cela ne m’a plus intéressé et j’ai été en échec scolaire. Mais de la à tout montrer sur les réseaux sociaux moyens… L’humilité est une grande valeur, ne l’oublions pas.

      • nuvoli's

        Alors on atterri que maintenant de votre réponse… C’est encore très courant oui mais nous ne ferons pas la même erreur avec nos enfants. Car si nous avons des lacunes en français nous feront tout pour que ça ne soit pas le cas avec notre petite fille (pour le moment nous n’avons qu’un enfant).
        Je (maman Nuvoli) me régale de vous lire.
        Bien à vous =)

  • Lori

    Bonsoir, j’avais pris la peine d’écrire un long commentaire et essayer de ne pas faire de fautes d’orthographe lol mais vous n’avez pas daigné le poster, peut être trop long? Pas à votre convenance. Pas grave Merci tout de même pour cet article qui je l’espère fera réfléchir les mamans qui débutent.
    PS Merci de ne pas poster ce message
    Bien à vous

  • Betty

    Excellent post. That really hit home with me as well. The most important thing we can give our kids is to show them each and every day how much we love them. It is so hard to do everything we want to do in a day and no matter what we get done we tend to concentrate on what di28#&nd17;t get done.

  • Marie

    Bonjour,

    J’avoue que j’ai vraiment apprécié l’humour de ce texte…
    Plus sérieusement personne n’évoque la toxicité des colles utilisées pour les jouets  » en bois » actuels, qui sont en fait du bois aggloméré. Il y a plus de pollution à l’intérieur des maisons que a l’extérieur. Alors jouets en bois montessori ou plastique, que choisir…

  • Cilia

    Excellent article. Je me retrouve beaucoup dans votre cheminement, même si j ai construit cette fameuse tour;) qui,en passant est très appréciée de ma petite!
    Aussi abonnée à des groupes Facebook Montessori, j y trouve de belles idées, des témoignages percutants…tout en étant submergée par cette offre opulente de matériels et jeux didactiques.
    D ailleurs je me demande quel était exactement le matériel utilisé par Maria Montessori. Est-il décrit dans un de ses livres?
    En ce qui me concerne le plus ardu est d avoir( ou de fabriquer) le matériel adapté au bon moment.
    Par manque de temps, une connaissance réduite du développement de l enfant, j ai l impression de passer à côté des périodes sensibles, et de ne pas stimuler adéquatement ma petite.
    Même en étant présente et à l écoute des besoins de nos enfants, je pense qu avoir plus d outils à sa disposition (partage d expériences, ateliers de parentalité bienveillante, notions en éducation alternative, psychologie..) permettrait d avoir une relation plus riche, sereine et empathique avec nos enfants (mais aussi nos conjoints, proches, amis..).

    • famillealouest

      Merci beaucoup Cilia 😊 vous avez raison : être présente et à l’écoute des besoins de votre enfant est primordial. La pédagogie Montessori est avant tout un autre regard plus respectueux et une meilleure compréhension du développement de l’enfant et de ses besoins. Les périodes sensibles ont lieu entre 0 et 3 ans donc le matériel n’y répond pas 😉 par contre oui le matériel est expliqué dans Pédagogie scientifique Tome 1 par exemple mais pour débuter et saisir ce regard si bienveillant et si novateur vous pouvez commencer simplement par lire « L’enfant  » de Maria Montessori. Ensuite il y a d’autres références pour vous accompagner sur le chemin de la parentalité positive comme « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen qui explique les dernières découvertes concernant le cerveau des enfants, « Au cœur des émotions de l’enfant » d’Isabelle Filliozat…. les rencontres entre parents et ateliers sont très riches aussi vous avez raison, les formations en communication non violente que l’on débute pour nos enfants peuvent aussi effectivement changer notre regard et nos rapports aux autres et apaiser nos relations, je vous rejoins sur cette approche plus globale de la démarche et l’impact positif que cela peut avoir sur notre vie toute entière 😊
      Belle continuation

  • Maelie

    Merci pour cet article! Je ne me sens pas complètement concernée, n’ayant pas de compte facebook, et ne faisant que piocher quelques idées à droite à gauche dans les blogs et dans les bouquins empruntés à la bibliothèque pour m’imprégner de l’esprit. La vérité est que notre budget est super limité et que j’aurais pu suivre ce genre de travers si ça n’avait pas été le cas.
    J’ai cependant souvent été étonné en lisant les commentaires sur certains blogs, cette esprit de concurrence qui règne dans un endroit où des personnes sont censées se rencontrer autour de l’idée de l’épanouissement, celui de leur enfant mais aussi le leur. Et puis parfois, malgré mon regard critique, je me laisse avoir par ce sentiment de culpabilité, de ne pas faire/avoir assez,… Je crois que votre article va me faire définitivement passer du côté lumineux de la force 🙂
    Je crois que votre réflexion est valable pour bien des aspect de la parentalité positive en général. J’ai pris le temps de lire quelques uns de vos articles, votre prise de recul me servira certainement à avancer plus sereinement. Merci pour moi( et pour mon compagnon! qui est souvent le premier en ligne de mire lorsque je doute).

    • famillealouest

      Merci beaucoup Maelie 😊 la pédagogie de Maria Montessori est surtout une philosophie basée sur le respect de l’enfant et la compréhension de son fonctionnement en le laissant apprendre, découvrir notamment par le toucher etc. Nul besoin de vous ruiner ni de complexer de ne pas avoir le budget suffisant pour acheter du matériel destiné à des classes…cela n’est vraiment pas le plus important et rassurez vous ce qu’on loupe avec nos enfants peut se réparer 😉
      Belle continuation à vous sur le chemin de la parentalité positive 😊 (et oui nous sommes souvent moins bienveillantes avec nos maris qu’avec nos enfants c’est un travers dans lequel beaucoup d’entre nous tombe lorsque que nous sommes des mamans qui ont peur pour nos enfants et nous manquons de cohérence parfois les pauvres 😅)

  • Patrice

    Bonjour

    Merci pour cet article qui fait cheminer mon épouse. En effet le nombre de cantine métallique remplis de jeux et matériel devient conséquent et mes appels à la modération étaient sans succès jusqu’à la lecture de cet article.
    Nous avons deux garçons de 3 ans et 6 mois. Je fais partis des papas qui ont construit la fameuse tour, dont les éléments viennent de l’enseigne jaune et bleu. L’ainé adore et je n’ai pas passé des heures à la réalisation, je poste une photo ? Nan j’déconne 😉

    Avec toute ma gratitude

    • famillealouest

      Ah ah l’important aussi est que vous ayez aussi pris du plaisir à fabriquer cette tour et que votre fils l’aime aussi, il faut bien voir le bon côté des choses 😉
      Je suis contente d’avoir participé au soulagement général de la maison tant psychologique pour la maman qui doit se mettre beaucoup de pression pour donner le meilleur à vos enfants, financier etc. Du temps et de l’amour ça remplit joliment une maison et c’est un investissement très rentable pour l’avenir des enfants 😊
      bonne continuation à votre famille et merci d’avoir pris le temps d’écrire ce petit mot

  • Mathilde

    Super article ô combien rassurant ! Je suis totalement d’accord avec vous… Quelle hérésie cette compétition ! à qui sera la plus équipée et les couleurs à la mode…, bref tout ça les marques l’ont bien compris et un business florissant et né autour de ça… un vrai piège à « BoBos »!
    Ce qu’il faut surtout avoir en tête c’est avant tout le relationnel que l’on crée avec son enfant et la confiance qu’on lui donne mais aussi qu’on l’aide à avoir en lui même… l’emmener découvrir le monde en partageant avec lui des émotions est le plus beau cadeau gratuit que l’on puisse lui faire, le laisser aller à l’aventure avec un regard bienveillant… courir dans les bois, faire des cabanes, aider maman ou papa (ou encor papi mamie) au potager, semer des graines, ramasser des coquillages, marcher pied nu dans le sable, compter les coccinelles, observer les insectes, dessiner et peindre avec maman ou papa… bref les choses simples et ludiques de la vraie vie. 😉

  • Doro

    Votre article m’a fait sourire, c est tellement ça! Et finalement, à force de vouloir à tout prix « faire » « avoir » DU Montessori, certains en oublient presque Les fondamentaux de cette philosophie! À mon sens le seul matériel Montessori réellement indispensable sont les livres de Maria Montessori! Si sa pédagogie, ses observations plaisent et interpellent, alors le reste en découlera naturellement!

  • Clarisse Baron

    C’est tellement ça. Moi ce qui m’a sauvé c’est: le prix de l’arc en ciel !!! et surtout le fait d’avoir une fratrie rapprochée. Comment tu protège les petits plateaux de versé de la deuxième de 18 mois puis de la troisième? Les dinettes en bois c’est bien, mais ça ne supporte pas bien le bain ni le bac à sable 🙂 et Pépin aahhh!!!

  • sdumar

    Bonjour, je suis arrivée pour cette page via un autre lien que je lisais. Je découvre « l’univers impitoyable des mamans montessori » d’aujourd’hui…. et je me dis que j’ai eu bien de la chance de découvrir cette « méthode » il y a 13 ans avant cet essor de réseaux sociaux, blogs etc…
    Oui c’était plus difficile pour avoir des infos, du matériel, très peu de formations et pas de livres de vulgarisations mais…de l’entraide et du soutien entre parents. Même si ce n’était pas parfait bien sûr et même franchement galère parfois 😉

    Finalement l’être humain reste ce qu’il est : la compétition, vouloir être plus fort que son voisin, ses enfants plus intelligents et plus beaux. Qu’on se mette dans une démarche « bienveillante » ou pas…nos travers sont là…

    Bref tout cela pour vous dire que je vous remercie pour votre article, il me permet d’apprécier à sa juste valeur ce que j’ai eu la chance de vivre et de comprendre ce que traversent les mamans (et papa) d’aujourd’hui engagés dans cette démarche.

  • Heen

    Bonjour,

    Pour vous faire relativiser… tout le monde fait pour le mieux !

    Ma fille est née de manière provoquée par césarienne d’urgence car je devais être opérée d’une cholécystite aiguë. J’étais en coma artificiel. Avant l’opération je partais pour une simple ablation de vésicule avant que le chirurgien voie les dégâts.
    Je précise que je voulais allaiter mais que je souffre de polyarthrite (traitement de fond incompatible avec la grossesse et l’allaitement: la grossesse s’est plutôt bien passé mais à la naissance je savais que si je souffrais trop je devrais reprendre mon traitement pour pouvoir m’occuper de ma fille).
    Suite à mon opération, je me suis réveillée en réanimation et j’ai appris la naissance de ma fille. Je n’ai pu la rencontrer que quatre jours après, étant infectée (tout était ok de son côté). Nous avons encore été séparées le temps que je puisse être soignée. J’ai ingéré beaucoup de médicaments incompatibles avec l’allaitement, j’avais trois drains dont un juste sous la poitrine pendant un mois et demi. J’étais dans un état de fatigue profond, je ne pouvais pas manger au début. J’ai mis une semaine à réapprendre à marcher, me laver seule… Je vous passe tout les soins, prises de sang, etc… J’ai tenté malgré tout le tire lait que j’aurais dû utiliser toutes les trois heures. Dans mon état c’était bien entendu infaisable. Après trois semaines d’hôpital, j’avais toujours le drain sous la poitrine (câble de 30 cm). Le retrait du câble à provoqué un épanchement de bile : quatre jours de plus à l’hôpital pour moi (je fais pas les choses à moitié hihi!). La polyarthrite s’est de nouveau manifestée, donc j’ai dû reprendre mon traitement.

    Je suis convaincue que l’allaitement est la meilleure chose mais voilà, cela fonctionne mieux quand on est en bonne santé. Il suffit de peu pour que cela ne puisse pas marcher (ne serait ce que mes douleurs liées à la polyarthrite pour ce qui me concerne, sans même parler de cette opération).

    J’aimerais aussi tellement faire le portage (impossible avec mon drain au départ, puis par peur pour mes cicatrices qui sont encore sensibles) et le lit de bébé au sol (mes genoux m’empêchent de m’accroupir et de m’agenouiller).

    Malheureusement je dois me préserver et je ne peux pas appliquer toute la méthode Montessori, à mon grand regret. Ne vous stressez donc pas, vous voyez ma fille est très heureuse et ça ne lui manque pas !

    Alors tous les posts sur la bienveillance, les émotions, l’enfant explorateur, etc, sont très précieux pour moi, car ça oui je peux le faire 🙂 Je trouve très peu d’astuces pour les gens qui ont des limitations physiques comme moi. Pourtant il y a pas mal d’asso et de forums sur la polyarthrite (je crois que le public visé est plus âgé, moi j’ai cela depuis toute petite).

    Voilà, j’espère ne pas vous avoir ennuyé avec mon histoire, je sais bien que mon cas est vraiment rare cela dit 🙂
    J’apprécie énormément vos posts et cela m’aide énormément à comprendre mon enfant et à me comporter du mieux possible.

    En vous souhaitant le meilleur,
    Bien amicalement.

  • Ninha

    Bonjour, je voulais vous remercier surtout pour la fin de votre article, je me suis vu dedans. Le fait de comparer les performances de ma fille me font parfois oublier ce qu’elle est et principalement (et tristement) douter de ses capacités. J’ai lu le livre de Celine Alvarez et me suis senti nulle comme maman mais pire encore, je me suis dit que ma fille n’était pas brillante. Elle venait de finir sa première année de maternelle n’avait strictement rien à faire des lettres ou des chiffres. Elle ne savait pas compter jusqu’à 10 et s’en moquait et n’avait pas envie d’apprendre à écrire son prénom. Pourtant son développement est tout à fait normal, je n’avais aucune raison de douter d’elle et j’ai honte de l’avoir fait. Je me suis rendu compte assez vite que mon regard sur elle pouvait l’emmener vers le haut ou l’empêcher d’avancer et j’ai vite calmé mes attentes. Elle a le temps d’avoir envie d’apprendre à lire, de compter ou quoi que ce soit d’autre. Franchement, si à son âge elle ne peut pas prendre son temps, quand elle le pourras? Alors merci pour votre analyse qui m’a fait beaucoup de bien.

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